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Alphonse Mucha
 

Un artiste est inextricablement lie et influence par son époque.   
Celle D‘Alphonse Mucha c’est l’empire austro-hongrois de la deuxième moitié du XIX siècle, du moins au début quand celui-ci ne à Ivančice le 24 juillet 1860.   
L’Europe change à la vitesse d’un train à vapeur lance à toute puissance pris dans l’engrenage de la révolution industrielle qui agite l'Europe. Le chapeau de paille du paysan s’échange contre le béret de l'ouvrier.   
La révolution française de 1789 et plus tard le Printemps des peuples de 1848 enivre les cœurs et les esprits d’une grande partie de la population européenne et resonne au près du peuple tchèque qui connait une renaissance culturelle dans un empire d’Autriche Hongrie immense et facture.   
Une nouvelle civilisation émerge et se cherche une nouvelle façon de concevoir et de représenter le monde et d’inventer de nouveaux courant philosophique et artistique.   

Après avoir fait ses armes dans sa Moravie natale, à Vienne et Munich, Alphonse Mucha rejoint le Paris bouillonnant de la Belle époque. L’Art Nouveau se dresse alors contre l’industrialisation excessive et la mécanisation qui déshumanise les êtres en prônant un art total en lien avec la nature et les animaux. Un écologisme en somme !  

L’égérie du tout Paris, la grande actrice de Théâtre Sarah Bernhardt tombe sous le charme de ce que l’on appellera par la suite le ‘’style Mucha’’ : une transfiguration de la nature très graphique avec un naturalisme respectueux des lignes. Alphonse Mucha devient le chef de file de toute une génération d’artistes. Ses grandes affiches deviennent collector et s’arrache des murs de la capitale. Une grande sensualité se dégage des formes et des couleurs tout en gardant un côté très solennel, presque religieux.  

Mucha visionnaire, il est un des premiers à vouloir révolutionner la conception des objets du quotidien en y amenant le concept de beau, de décoratif. Il invente le design. Le Steve Jobs de l’époque. La technologie facile le reproduction et l’expansion de l’art a plus de monde. Attention ! On n’est pas encore dans la société de consommation de masse, non ça viendra plus tard et les clients de Mucha font partie d’une petite élite très aisée comme le joaillier Fouquet pour qui il fera tout le design de sa boutique, de ses bijoux et des éléments de promotion.  

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Pourtant, malgré son immense succès, Mucha ne trouve pas véritablement de satisfaction dans le travail décoratif. Il rêve de choses plus élevés pour trouver la lumière dit-il dans les coins le plus recules. Franc-maçon actif et ardent défenseur du peuple slave, Mucha a développé toute sa vie un art qu’il veut humaniste et libérateur. Il veut se mettre au service de son peuple, le peuple tchèque qui souffre sous la domination par les Habsbourg de l’empire Austro hongrois.  

Il abandonne le faste de sa vie parisienne pour s’isoler avec sa famille dans le château de Zbiroh a cote de Plzeň. Il consacrera 20 ans à l’œuvre de sa vie : 20 immense tableaux, L’Epopée Slave. La sensualité graphique de la glamour Sarah Bernhardt laisse place aux visages graves de ces personnages Slaves mis en scène. Le cinéma est naissant en ce début de XXIème siècle et Mucha imagine ses tableaux à la taille d’écran de cinéma comme une suite de grand plans fixes qui nous raconte une histoire. 

Le succès n’est pas vraiment au rendez-vous, trop imposante, trop académique peut-être. Mucha devient de plus en plus pessimiste voyant avec lucidité la montée des extrémismes en Europe et notamment en Allemagne dans les années 30. L’Allemagne est la voisine de la jeune république de Tchécoslovaquie qui a vu le jour en 1918.  

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Mucha hausse d’un cran son art dans le symbolisme et l’appel aux grandes valeurs qui doivent gouverner le monde : la Sagesse, la Raison et L’Amour. C’est la pierre angulaire du triptyque qui ambitionnait de faire à la toute fin de sa vie.  

Mucha est arrêté par la Gestapo à Prague en 1939 en tant que franc-maçon, grande maitre de la loge de Prague et ardent défenseur de la cause Slave. Fragilisé, il meurt 3 mois plus tard.  

Mucha restera comme un peintre qui a réussi à combiner ses engagements dans une cause particulière, celle des tchèques et des slaves avec un grand humanisme et la recherche de la place de l’Homme dans le cosmos qu’il sondera de façon très profonde.

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